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La conquête des terres aux Pays-Bas ...


(Auteur: Victor Prévot )
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La conquête des terres aux Pays-Bas (dessins schématiques)

Le mot « polder » est d’origine néerlandaise. Employé pour la première fois en 1219 dans une charte de Middelburg en Zélande, il désigne une terre endiguée. À l’ouest des Pays-Bas, les lacs étaient à l’origine fort nombreux. Des golfes marins dilatés en forme de bouteilles, en arrière de cordons littoraux formés de dunes, avaient été partiellement colmatés par les dépôts apportés par la mer, lors des grandes marées, et par les alluvions des fleuves. L’homme a achevé le travail de la nature pendant un millénaire en aménageant les polders, « 80 000 lieues sous les mers ».

Les hommes se sont d’abord établis sur des tertres, souvent artificiels, qui échappaient aux inondations. Puis ils ont construit la terre : 1 700 000 hectares sur 3 381 000 appartiennent au « polderland ». Le polder est, en effet, un territoire protégé par des travaux importants contre les eaux extérieures, tandis que les eaux intérieures sont évacuées artificiellement. La création de polders répond à deux impératifs :

  • la défense contre l’eau;
  • la conquête de terres nouvelles pour une population sans cesse croissante.

Les deux dessins schématiques figurent les techniques de la conquête des terres.

En haut, on utilise des moulins à vent capables d’élever l’eau de plus de trois mètres. Pour assécher un lac profond, on utilise des batteries de moulins qui évacuent l’eau dans plusieurs canaux successifs superposés et permettent de la rejeter ensuite dans la mer. C’est la technique utilisée au XVIIe siècle, le siècle d’or de l’histoire hollandaise, qui vit apparaître de grands techniciens comme Vierlingh, le bâtisseur de digues, et Leeghwater, « l’homme qui élève l’eau par des moulins »; pour ce dernier, c’est le vent qui devait faire tout le travail. Aussi avait-on surnommé Leeghwater « Jan Wind » (Jean le Vent).

En bas, au XXe siècle, l’homme dispose de moyens considérables. Le moulin a cédé la place à la machine à vapeur, puis la machine à vapeur du XIXe siècle a disparu au profit de moteurs diesels, de pompes électriques. Alors qu’un moulin ne peut évacuer plus de 14 millions de
litres par jour, une seule pompe électrique évacue plus de 1 200 millions de litres. Certains polders sont situés à plus de six mètres au‑dessous du niveau de la mer.

Le polder est entouré d’une digue de ceinture et d’un canal collecteur, comme le montre la coupe. Chaque polder a, par rapport à la surface du sol, un niveau d’eau déterminé, le niveau de polder. Quand ce niveau dépasse un certain seuil, la pompe entre en action, refoule les eaux excédentaires dans un bassin de décharge plus élevé, puis dans la mer.



Date : 1979
Auteur : Victor Prévot Visionner sa collection
Ayant droit : Département de géographie de l'Université Laval
Catégorie : Divers
Numéro : 81191

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