Paris : Pourcentage d'étrangers ...
L'évolution qui s'est produite entre 1975 et 1982 a contribué à modifier la géographie des étrangers dans Paris, en renforçant les concentrations existantes et en en faisant apparaître de nouvelles.
1° En 1975, la présence étrangère est très inégalement marquée dans la capitale : les pourcentages d'étrangers, dans la population totale, varient de 6,1 % à 26,7 %, pour une moyenne parisienne qui s'établit à 13,6 %. Dans l'ensemble, la moitié sud de la ville (rive gauche dans sa totalité et XIIe arrondissement) présente une proportion assez faible d'étrangers, à une exception près, le quartier Parc-Montsouris, qui constitue un cas particulier en raison de la présence de la Cité universitaire (très nombreux étudiants venant d'une multitude de pays).
Les principaux points forts de la population étrangère se situent sur la rive droite, principalement dans le centre (Sentier, Marais) et dans le centre-est ainsi que dans le nord-est de la capitale. Dans la plupart des cas, la proportion d'étrangers dépasse 18 %. Il s'agit là de « quartiers d'immigrés » typiques, où la présence étrangère, en particulier maghrébine, marque fortement le paysage urbain. Mais il faut également noter les forts pourcentages d'étrangers que présentent certains des beaux quartiers du Centre-Ouest et de l'Ouest parisiens : les chiffres sont supérieurs à 18 % dans les quartiers Champs-Élysées (Ville), Chaillot et Porte-Dauphine (XVIe). Ces quartiers, moins densément peuplés que les précédents, ne font pas figure de « quartiers d'immigrés », car la présence de résidents étrangers, qu'il s'agisse de familles aisées venant de pays très divers ou d'immigrés espagnols et portugais occupant les loges et les chambres de service, marque beaucoup moins un paysage urbain plus homogène, caractérisé par la qualité des immeubles et la prépondérance de la fonction résidentielle.
2° La carte de 1982, établie avec les mêmes coupures que la carte de 1975, fait apparaître une augmentation de la part des étrangers dans la population totale qui se traduit spatialement par l'extension des secteurs marqués par une forte présence étrangère (proportion d'étrangers supérieure à 20 %).
La progression des pourcentages d'étrangers est un phénomène à peu près général : elle concerne en effet 72 quartiers sur 80; n'y échappent que certains quartiers du centre (en particulier dans le Marais). Elle correspond à la hausse du pourcentage moyen de Paris, qui passe de 13,5 à 16,6 % et se traduit également par la hausse des valeurs extrêmes, particulièrement nette dans le cas du maximum, qui passe de 26,7 % en 1975 (quartier Bonne-Nouvelle) à 34,2 % en 1982 (quartier de la Goutte-d'Or).
En même temps que le pourcentage moyen d'étrangers par quartier s'élève, le nombre de quartiers où la présence étrangère est forte (chiffres supérieurs à 20,0 %) augmente très nettement. De ce fait, les différentes zones de concentration des étrangers tendent à se rejoindre, en formant sur la rive droite un vaste ensemble à peu près continu. Ce phénomène ne doit cependant pas faire oublier que les mécanismes qui aboutissent à ces regroupements et les nationalités qu'ils concernent sont très différents selon les quartiers. On remarque enfin l'apparition de deux zones nouvelles de forte présence étrangère dans le sud-est de la capitale avec la nette progression des chiffres dans les quartiers Quinze-Vingts (Maghrébins autour de la place d'Aligre, Africains noirs au nord de la gare de Lyon) et de la Gare (constitution entre 1975 et 1982 du « Chinatown » du triangle de Choisy).
Localisation : Paris, France
Date : 1987
Auteur :
Yvan Chauvire
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Ayant droit :
Département de géographie de l'Université Laval
Catégorie : Paysage urbain
Numéro : 81115
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