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Paris : Nombre de personnes étrangères par logement et par pièce en 1982

La première carte représente la taille moyenne des ménages ordinaires dont la personne de référence – nouvelle appellation du « chef de ménage » – est étrangère.

On constate que ces ménages étrangers sont plus grands que les ménages français (1,88 personnes par ménage) : la taille moyenne des ménages étrangers est à Paris de 2,28 personnes/ménage. Le fait paraît normal si l'on songe à la plus grande jeunesse de la population étrangère et à sa plus grande fécondité, qui a pour conséquence la fréquence des familles nombreuses. Cependant, la solitude est également fréquente chez les étrangers (18,5 % d'entre eux vivent seuls) bien qu'elle le soit moins que chez les Français (25,5 %).

Il en résulte une répartition par taille des ménages étrangers un peu différente de celle des ménages français : des personnes seules assez nombreuses (40,7 % des ménages) mais moins que dans la population française (49,5 %), des ménages de 2 ou 3 personnes en proportion semblable et des ménages de 4 personnes et plus (dont les familles nombreuses) nettement surreprésentés (19,0 % des ménages contre 10,5 % des ménages français).

Bien entendu, la taille moyenne des ménages varie selon la nationalité, mais la hiérarchie observée (Portugais : 2,80 pers./ménage; Tunisiens : 2,64; Espagnols : 2,43, etc.) ne correspond pas au classement de la fécondité des différentes nationalités. Elle correspond beaucoup plus aux modes de sociabilité de chacun des groupes nationaux, d'où l'importance des ménages ibériques par exemple (le logement est partagé avec les membres de la famille).

La carte montre une nette concentration des petits ménages étrangers dans les arrondissements du Centre, en particulier sur la rive gauche. Dans les petits logements, qui prédominent dans ces arrondissements, on rencontre surtout des étudiants, des cadres, des intellectuels ou des artistes provenant d'un grand nombre de pays mais rarement des familles. Les grands ménages se rencontrent dans le XVI^e, où le poids des grands ménages des étrangers riches l'emporte sur celui des ménages ibériques, dans le XIX^e, où résident les familles nombreuses étrangères (rôle du logement social), et dans le XIII^e arrondissement, où la taille des ménages est particulièrement élevée chez les originaires du Sud-Est asiatique (partage par pièces des appartements).

Ces ménages étrangers ne disposent que de 1,92 pièces par logement, alors que la moyenne parisienne est de 2,45. Il en résulte que le nombre de personnes par pièce est nettement plus élevé pour les ménages étrangers (1,19) que pour la moyenne des Parisiens (0,79).

Cet indicateur ne traduit qu'un aspect des mauvaises conditions de logement des étrangers. Les chiffres montrent que les ménages étrangers (15 % du total parisien) sont toujours très nettement surreprésentés parmi les ménages mal logés : ainsi, ils représentent 20 % des occupants des logements antérieurs à 1871 (logements vétustes), 34 % des occupants des logements sans confort (sans W.C. intérieurs ni installations sanitaires) et 55 % des ménages connaissant une situation de surpeuplement accentué. Malgré ces conditions de logement très défavorables, les ménages étrangers accèdent très peu au parc social existant dans Paris : parmi les ménages logés en H.L.M., on ne rencontre que 9 % des ménages étrangers.

La carte traduit l'inégale répartition dans Paris de ces mauvaises conditions de logement. La situation des ménages étrangers apparaît particulièrement mauvaise dans le nord-est et dans le sud-est de la capitale, où se localisent les nationalités les plus défavorisées (Maghrébins, Africains noirs). Le cas du XIII^e est un cas particulier, lié à la stratégie particulière des réfugiés d'Asie du Sud-Est en matière de logement.

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Localisation : Paris, France
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Date : 1987
Auteur : Yvan Chauvire Visionner sa collection
Ayant droit : Département de géographie de l'Université Laval
Catégorie : Divers
Numéro : 81105

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