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Paris : Taux de féminité des Ibériques et des Maghrébins en 1982

Ibériques et Maghrébins ont une structure par sexe radicalement différente que la vue, utilisant comme indicateur le taux de féminité (proportion de femmes dans la population), permet d'étudier.

Globalement, dans la population ibérique, les femmes prédominent : elles représentent 51,7 % de l'effectif total. Cette surféminité est plus marquée chez les Espagnols (53,1 %) que chez les Portugais (50,8 %). En effet, l'immigration espagnole qui s'est principalement produite dans la seconde moitié des années soixante était majoritairement une immigration de jeunes femmes : c'était la période où les « bonnes espagnoles » arrivaient nombreuses à Paris. Cet héritage explique une large partie des caractéristiques de la population espagnole aujourd'hui : il s'agit d'une population assez âgée, où les personnes seules ou les couples sans enfants sont majoritaires. Les Portugais représentent quant à eux une immigration plus récente, à la surféminité moins marquée et où la taille moyenne des ménages est plus élevée (plus grande fréquence des familles avec enfants ou cohabitation des membres d'une même famille).

La carte traduit bien la surféminité d'ensemble des Ibériques puisque le taux varie de 43 à 61,7 %. Les quartiers où cette surféminité est le plus marquée (de 54 à 61,7 %) sont précisément les quartiers où les Ibériques sont le mieux représentés, c'est-à-dire essentiellement les quartiers du Centre-Ouest et surtout de l'Ouest.

Dans la population maghrébine, il y a au contraire un très fort déséquilibre en faveur du sexe masculin. Ce déséquilibre est particulièrement important parmi les Algériens (seulement 27 % de femmes) mais il est aussi très notable parmi les Tunisiens (36 % de femmes) et parmi les Marocains (37 % de femmes). Manifestement, les modalités de l'immigration ont changé depuis une vingtaine d'années, et les immigrations récentes (Tunisiens et Marocains) sont plus familiales – rôle de la politique des regroupements familiaux – que les immigrations plus anciennes (Algériens).

L'interprétation de la carte ne peut se faire qu'en tenant compte du fait que la valeur maximum concernant un quartier très peu peuplé n'est pas significative. Globalement, la surmasculinité des Maghrébins apparaît nettement. Elle est particulièrement marquée dans les quartiers où les Maghrébins sont proportionnellement peu nombreux (les Maghrébins isolés sont des hommes). Dans les zones de forte implantation maghrébine, la structure par sexe est moins déséquilibrée (existence de familles).

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Localisation : Paris, France
Date : 1987
Auteur : Yvan Chauvire Visionner sa collection
Ayant droit : Département de géographie de l'Université Laval
Catégorie : Divers
Numéro : 81101

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