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Paris : Part des étrangers originaires d'Asie du Sud-Est et originaires d'Afrique noire en 1982

Très différents par leurs origines géographiques, ces deux groupes de nationalités ont en commun d'être des immigrations récentes et d'être à ce titre très mal pris en compte par le recensement (les chiffres sont très certainement largement sous-estimés).

1° - Les étrangers originaires d'Asie du Sud-Est. Ils représentent, d'après le recensement de 1982, une population de 23 000 personnes, provenant essentiellement du Cambodge (11 000 personnes), mais aussi du Vietnam (5 500 personnes), du Laos ou même de la Chine (Chine populaire ou Taïwan). Dans la très grande majorité des cas, il s'agit de réfugiés d'origine chinoise arrivés après 1975. 

Cette population se caractérise par une structure par sexe à peu près équilibrée (46 % de femmes), et est relativement jeune : elle ne compte que 5,2 % de plus de 65 ans contre 29 % de moins de 20 ans. Les étrangers de ce groupe présentent une structure de ménages particulière : les grands ménages prédominent mais ne sont pas toujours composés des membres de la même famille (les partages d'appartements sont fréquents). Le niveau de l'activité est très élevé, avec une orientation très majoritaire vers le commerce et la restauration, qui n'exclut pas cependant certaines autres spécialisations (confection dans le XIII^e, maroquinerie dans le Marais).

La répartition spatiale de ce groupe est extrêmement concentrée. À lui seul, le XIII^e arrondissement regroupe 26,1 % de l'effectif de cette catégorie d'étrangers et le chiffre atteint 19 % du total pour le seul quartier de la Gare, qui fait figure de « Chinatown » parisienne, bien que les réfugiés d'Asie du Sud-Est (4 300 personnes) n'y représentent que 6,5 % de la population. Ce regroupement date des années 1974-1975 : à cette époque, les premiers réfugiés arrivant à Paris trouvèrent à se loger (moyennant des loyers relativement élevés) dans les tours des programmes de rénovation du XIII^e. Ce fait fut à l'origine de l'affirmation du rôle du quartier comme quartier d'accueil et comme centre commercial pour toute la communauté asiatique.

2° - Les étrangers originaires d'Afrique noire. Leur effectif est numériquement important puisqu'il dépasse 35 000 personnes selon les données du recensement, qui sont très certainement inférieures à la réalité. Il s'agit principalement de ressortissants des pays d'Afrique occidentale francophone : Sénégalais, Maliens et Ivoiriens.

Cette immigration relativement récente se caractérise par un net déséquilibre des sexes (32,5 % de femmes seulement) et une évidente jeunesse : les moins de 20 ans représentent 19,9 % du total, les vieux sont très peu nombreux. L'activité est moins forte dans ce groupe que dans d'autres cas, en raison de la forte présence des étudiants dans les effectifs des Africains noirs. Parmi les actifs, le niveau de qualification paraît faible : les emplois peu qualifiés prédominent nettement aussi bien dans l'industrie (O.S. travaillant dans l'automobile) que dans les services (nettoyage, gardiennage).

La répartition de ce groupe est plus concentrée que la carte ne l'indique. En effet, si les Africains noirs sont présents dans tous les quartiers de Paris, ils n'interviennent le plus souvent que pour des pourcentages inférieurs à 2 % de la population totale. Les quartiers où leur part dépasse 2 % se situent presque tous dans l'est de la capitale. Les concentrations proportionnellement les plus importantes correspondent aux quartiers ouvriers du Nord-Est, où les Africains noirs se mêlent aux immigrés des autres nationalités, en particulier maghrébines.

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Localisation : Paris, France
Date : 1987
Auteur : Yvan Chauvire Visionner sa collection
Ayant droit : Département de géographie de l'Université Laval
Catégorie : Divers
Numéro : 81095

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