Socialisation : impopularité au premier ...
À l'école, le développement de la socialisation se poursuit. Parmi les habiletés à acquérir pendant cette période, il y a, par exemple, les suivantes : exprimer des émotions positives (comme sourire), porter attention aux autres, partager, respecter le principe du tour de jeu et communiquer adéquatement lors de l’énoncé des règles de jeu. Toutes ces habiletés favorisent les interactions avec les pairs pendant la période préscolaire (Fabes, Martin et Hanish, 2009,). Elles composent ce qu’on appelle la compétence sociale, une acquisition complexe qui intègre à la fois des aspects affectifs, cognitifs et culturels et qui continue de se développer pendant l’âge scolaire et au-delà (Bowen, Desbiens, Gendron et Bélanger, 2014).
Dans leur synthèse des travaux sur la socialisation des enfants d’âge scolaire, Rubin, Coplan, Chen, Bowker et McDonald (2011) listent des comportements et attitudes qui sont corrélés avec le fait d’être apprécié des pairs, tels qu’être capable d’entamer et de maintenir des relations positives, de s’affirmer et de faire preuve de leadership d’une manière respectueuse, d’adopter la façon de faire d’un groupe au moment de s’y joindre, d’éviter d’attirer l’attention sur soi d’une façon non désirée, de ne pas interrompe les activités déjà en cours, de ne pas seulement se concentrer sur soi ou sur ses désirs. Par exemple, au moment de se joindre à un groupe déjà actif, les enfants « appréciés des autres » diront quelque chose de pertinent à l’activité en cours (Bukowski, Motzoi et Meyer, 2009).
En contrepartie, les attitudes ou les comportements agressifs liés aux difficultés à s’autoréguler sur le plan émotionnel ou comportemental risquent de provoquer du rejet de la part des autres enfants. L’agression est un facteur de rejet lorsqu’elle est mal contrôlée, immature, causée par des difficultés d’attention ou dérangeante (disruptive) (Rubin et al., 2011). Notons que l’agressivité physique tend à diminuer entre 3 et 5 ans en raison du développement de langage et des habiletés sociales.
Au moment de l’entrée à l’école, les conflits s’expriment et se règlent surtout verbalement (Papalia et Feldman, 2014). Par ailleurs, lorsqu’un enfant possède de bonnes habiletés sociales (telles que celles décrites plus tôt et permettant d’être apprécié par les pairs), le fait de présenter des comportements agressifs a moins de risques d’être associé au rejet. Finalement, la corrélation entre agression et rejet tend à diminuer chez les enfants qui s’approchent de l’adolescence (Poulin, 2012). En effet, dans certaines circonstances, l’agressivité est vue positivement durant cette période (Papalia et Feldman, 2014). Pour plus de détails, voir le texte Développement de la socialisation de 3 à 7 ans.
Dans cette vidéo, nous avons demandé aux enfants quelles étaient les raisons qui les décidaient à ne pas jouer avec certains enfants de leur groupe. Dans les quatre extraits, les enfants parlent de comportements dérangeants : ne pas suivre les consignes, pousser, frapper, crier, ne pas être gentil, etc. Bien que tous concèdent que les filles et les garçons peuvent avoir ce type de comportement dans leurs relations avec les autres, ils soulignent que ce sont davantage les garçons qui les manifestent.
Références
Bowen, F., Desbiens, N., Gendron, M. et Bélanger, J. (2014). L’entraînement aux habiletés sociales. Dans L. Massé, N. Desbiens et C. Lanaris (éd.), Les troubles du comportement à l’école. Prévention, évaluation et intervention (2e éd.). Montréal, Québec : Gaëtan Morin éditeur (Chenelière éducation).
Bukowski, W.M., Motzoi, C. et Meyer, F. (2009). Friendship as process, function, and outcome. Dans K.H. Rubin, W.M. Bukowski et B. Laursen (dir.), Handbook of peer interactions, relationships and groups. New York, NY : The Guilford Press.
Fabes, R. A., Martin, C.-L. et Hanish, L. D. (2009). Children’s behaviors and interactions with peers. Dans K. H. Rubin, W. M. Bukowski et B. Laursen (dir.), Handbook of peer interactions, relationships and groups. New York, NY : The Guilford Press.
Papalia, D. E. et Feldman, R. D. (2014). Psychologie du développement de l’enfant (8e éd.). Montréal, Canada : Chenelière Éducation.
Poulin, F. (2012). Recherches actuelles sur les relations entre pairs. Dans J.-P. Lemelin, M. Provost, G.M. Tarabulsy, A. Plamondon et C. Dufresne (dir.), Développement social et émotionnel chez l’enfant et l’adolescent, les bases du développement. Québec, Québec : Les Presses de l’Université du Québec.
Rubin, K.H., Coplan, R., Chen, X., Bowker, J. et McDonald, K.L. (2011). Peer relationships in childhood. Dans M.H. Bornstein et M.E. Lamb (dir.), Developmental science: An advanced textbook (6e éd.). New York, NY : Psychology Press.
Localisation : Montréal
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Auteur :
Nathalie Fréchette, Paul Morissette
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Ayant droit :
CCDMD
Catégorie : Pédagogie
Numéro : 62805
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