Le langage comprend deux facettes. La première est le langage réceptif ou la compréhension des mots. La deuxième est le langage expressif ou la production des mots. Le langage réceptif précède le langage expressif. Autrement dit, l’enfant comprend les mots avant d’avoir la capacité de les produire (Boyd et Bee, 2017; Bouchard, 2008; Daviault, 2011; Papalia et Martorell, 2018). Pour plus d'informations, voir le texte théorique Développement du langage : facettes et composantes.
On évalue qu'entre 16 et 20 mois, les enfant sont en mesure de comprendre environ 200 mots (De Boysson-Bardie, 1996), alors que leur production de mots est plus réduite. Ils peuvent comprendre des phrases simples au moment où ils n’utilisent encore que des holophrases ou des combinaisons de deux ou trois mots.
De façon à aider les enfants, les parents s’adaptent à leur niveau de compréhension et prononcent des phrases compréhensibles pour eux. Entre autres, ils parlent de choses concrètes et présentes ou à proximité. Souvent, il s’agit de choses faisant partie de routines (habillement, alimentation, etc.). D’ailleurs, les premiers mots du lexique de l’enfant sont souvent des noms de proches, d’animaux et d’objets qu’ils peuvent manipuler. Pour plus d'informations, voir le texte Développement du langage de 0 à 2 ans.
Dans la vidéo, on voit d'abord Constance obéir à des demandes et réagir à des questions simples. Ces dernières portent sur des choses concrètes et font référence à des objets présents dans la pièce (boire le lait, faire le bruit de la vache). Elles réfèrent aussi aux routines connues de l'enfant : se nourrir, imiter le son des animaux (dans ce cas, le bruit des animaux est exploré lors de la lecture de livre). À deux occasions, l'adulte rend la demande encore plus claire en l'accompagnant d'un geste (« Tu me donnes ta suce? », « Va mettre ton bébé dans la chaise »). Constance utilise elle-même le pointage pour s'assurer que sa mère porte bien attention à la même chose qu'elle.
Il est à noter que, du point de vue du langage expressif, Constance utilise un protomot (« nene » pour désigner sa suce), c'est-à-dire une forme de mot non conventionnelle reconnue par les proches, ce que les enfants font fréquemment. Elle dit aussi « bébé » pour désigner son petit cousin. Bien que ces vidéos ne permettent pas de le constater, la compréhension de Constance a probablement progressé entre 14 et 18 mois. Elle peut vraisemblablement comprendre des phrases plus complexes, en termes de syntaxe, à 18 mois qu'à 14 mois.
Références
Bouchard, C. (2008). Je communique : le développement du langage et de la littéracie de 0 à 3 ans. Dans C. Bouchard (dir.) et N. Fréchette (collab.), Le développement global de l’enfant de 0 à 5 ans en contextes éducatifs. Québec, Québec : Les Presses de l’Université du Québec.
Boyd, D. et Bee, H. (2017). Les âges de la vie (5e éd.). Saint-Laurent, Québec : ERPI.
Daviault, D. (2011). L’émergence et le développement du langage chez l’enfant. Montréal, Québec : Chenelière éducation.De Boysson-Bardie, B. (1996). Comment la parole vient aux enfants. Paris, France : Éditions Odile Jacob.
Papalia, D. E. et Martorell, G. (2018). Psychologie du développement de l’enfant (9e éd.). Montréal, Québec : Chenelière Éducation.
Localisation : Montréal
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Auteur :
Nathalie Fréchette, Paul Morissette
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Ayant droit :
CCDMD
Catégorie : Pédagogie
Numéro : 62041
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