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Une agriculture plus rentable au prix ...


(Auteur: Jean-Claude Friguet )
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Une agriculture plus rentable au prix d'un lourd effort financier

Cette série de graphiques met l'accent sur quelques-uns des résultats bénéfiques de la Politique agricole commune (PAC) : les rendements augmentent pour la plupart des productions. Ici, on voit la nette progression des rendements céréaliers, de la betterave à sucre qui dépasse les 60 tonnes à l'hectare, ainsi que ceux des vaches laitières qui culminent à plus de 4 500 kilogrammes de lait par vache et par an. 

L'équipement des fermes s'améliore : le nombre de tracteurs atteint six millions, faisant du parc communautaire l'un des premiers du monde. Enfin la superficie moyenne par exploitation progresse lentement, passant de 12 ha de SAU à 18 en l'espace de 15 ans. Cette exploitation reste petite, mais intensive. Parallèlement, le nombre d'actifs dans l'agriculture n'a cessé de diminuer, au point de ne plus retenir que 8 millions d'actifs, soit un peu plus de 8 % de la population active des 12. 

Une agriculture qui emploie moins de main-d’œuvre, qui produit plus grâce à un matériel plus moderne et à un encadrement (scientifique, technologique) de plus en plus efficace, tel est le côté brillant de la PAC. 

Mais tout cela coûte cher, très cher, et on dit même aujourd'hui trop cher. 

Le budget a considérablement augmenté, et l'agriculture reste de loin le premier poste de dépenses de la CEE : les trois quarts des dépenses en 1973, les deux tiers aujourd'hui. La courbe de progression des seules dépenses du fonds européen d'orientation et de garantie agricole (FEOGA) est impressionnante, surtout à partir de 1981; le FEOGA est en effet l'instrument fondamental de la PAC, qui a été créé le 14 janvier 1962. 

Ses ressources proviennent de trois origines : 

– Les prélèvements (associés aux restitutions) qui institutionnalisent le principe de la préférence communautaire. Ce sont des mesures financières destinées à freiner les achats hors CEE et à favoriser la vente des excédents.

– Les deux autres sources de recettes sont des droits de douane et une contribution budgétaire des États. 

Les dépenses sont de deux ordres : 

Un secteur « garantie » qui représente l'essentiel de ses activités; soutien des prix, régularisation du marché : achat des excédents, restitutions, montants compensatoires.

Un secteur « orientation » : par des subventions : modernisation de l'agriculture de la CEE (améliorations foncières, hydrauliques). 

On voit, sur ce graphique, deux choses : que ce sont les pays les plus « riches » qui reçoivent le plus, que ce sont les agricultures les plus excédentaires qui sont les plus subventionnées. Par ailleurs, la faiblesse du secteur « orientation» , qui devrait servir à réduire les écarts de niveau entre les agricultures, ne permet pas au FEOGA de remplir ce rôle. 

Enfin, il faut ajouter la problématique « accroissement des stocks » : ainsi, par exemple, 19 millions de blé tendre en 1985 (10 en 1984) qu'il faut stocker et vendre à perte sur le marché mondial. Le prix du blé était à Chicago de 830 francs la tonne fin 1985, le prix d'intervention européen était de 1 256 francs, et la CEE vendait ses stocks au prix de 770 francs la tonne... Cette situation, irréaliste autant qu'intenable, a provoqué depuis quelques années une nouvelle définition de la PAC, qui s'oriente vers plus de réalisme dans la détermination des prix et la distribution des subventions diverses. La CEE a décidé aussi en 1987 de consacrer une partie de ses denrées stockées à aider les populations carencées du Tiers-Monde.


Localisation : Europe (CEE)
Date : 1987
Auteur : Jean-Claude Friguet Visionner sa collection
Ayant droit : Département de géographie de l'Université Laval
Catégorie : Divers
Numéro : 81153

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