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L'Europe industrielle


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L'Europe industrielle

La carte fait apparaître une opposition entre ce que l'on pourrait appeler une Europe centrale et une Europe périphérique. 

Les principales régions industrielles se situent selon une diagonale qui va de l'Italie du Nord avec ses deux façades maritimes, ligurienne et adriatique, jusques aux rives de la mer d'Irlande, en passant par la région lyonnaise, la vallée de la Seine de Montereau à l'embouchure, la vallée du Rhin de Bâle jusqu'au delta et en y associant la région munichoise, les pays industriels de la Sarre, de la Lorraine et du Gutland luxembourgeois, les pays noirs français, belges et allemands ainsi que la façade maritime de la mer du Nord de Dunkerque à IJmuiden. 

Cette diagonale se poursuit de l'autre côté du Channel par le Sud-Est anglais, le Sud gallois, les Midlands et la plaine du Cheshire, auxquels on peut rattacher l'Humberside, la Teesside et la Tyneside. 

À cette Europe centrale, où les régions industrielles occupent des espaces importants et qui parfois se rejoignent, on peut opposer une Europe périphérique où les pays manufacturiers sont plus dispersés, plus isolés et plus éloignés les uns des autres (Danemark, Irlande, péninsule Ibérique, Mezzogiorno, Grèce). On peut y adjoindre l'Ouest français, l'est de l'Allemagne et l'Écosse, où l'industrie se concentre dans les Lowlands comme au Danemark ou en Grèce dans la capitale et ses abords. 

Deux remarques s'imposent. Toutes les régions de l'Europe centrale ne sont pas dynamiques. Ainsi, dans cet ensemble, une autre opposition se marque entre les vieux pays noirs (français, belges, anglais, gallois, dans une moindre mesure aujourd'hui allemands), qui connaissent une crise profonde et durable, et les régions littorales, plus recherchées du fait de l'internationalisation des échanges, de l'utilisation croissante de matières premières importées, de l'importance du trafic maritime. Certains pays cherchent à corriger leurs disparités régionales par une politique de décentralisation industrielle (et tertiaire aussi parfois). Ces effets sont plus ou moins ressentis et la carte ne les traduit guère, car ces nouvelles implantations sont souvent ponctuelles ou renforcent de petites régions industrielles préexistantes. Ainsi en Italie, cette politique est à l'origine des centres industriels de Bari ou de Tarente, localisation ponctuelle, et renforce les petites régions de Naples-Salerne et du Sud-Est sicilien (Augusta-Syracuse-Raguse).

Quant au graphique, il rend compte du dynamisme industriel des pays. Partant de l'indice 100 en 1980, on se rend compte que la CEE à 12 a dépassé cet indice (dès 1984), que deux pays sont en dessous de la moyenne communautaire de 103,5 — la France et l'Italie (dont l'indice reste encore inférieur à 100) — et que trois pays — Belgique, RFA et Espagne — ont des indices égaux ou très voisins de celui de la Communauté. À l'autre extrême, quatre pays se détachent nettement par des indices de 15 points (Portugal), de 18 points (Danemark, Luxembourg) et même de 25 points (Irlande) supérieurs à la moyenne communautaire. Les petits pays s'en sortent mieux que les grands. Autre forme de disparité, les taux de chômage par rapport à la population active varient de façon considérable. La CEE compte 16 millions de chômeurs environ, ce qui représente 12 % de la population active. Six pays se trouvent en dessous de ce chiffre : Danemark, RFA, Grèce, France, Luxembourg (qui a le plus petit nombre de chômeurs, soit 1,7 %) et Portugal. Le Royaume-Uni possède 12 % de sa population active au chômage. Les cinq autres pays ont des taux supérieurs, avec deux pointes remarquables pour l'Irlande (18 %) et l'Espagne (plus de 22 %). On peut constater, à regarder ces deux listes et ces deux graphiques, qu'il n'y a pas de correspondance entre la progression de l'indice de la production industrielle et la faiblesse du taux de chômage. Le dynamisme de la production ne s'accompagne plus aujourd'hui de créations d'emplois : automatisation, robotisation, utilisation de l'informatique à tous les stades de la conception et de la réalisation, autant de facteurs qui permettent d'expliquer en pa



Date : 2012
Auteur : Jean-Claude Friguet Visionner sa collection
Ayant droit : Département de géographie de l'Université Laval
Catégorie : Divers
Numéro : 81147

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