Paris : Pourcentage d'Ibériques et ...
La population étrangère de Paris ne constitue pas un ensemble homogène. Nous avons choisi de comparer les Ibériques et les Maghrébins pour montrer les différences qui peuvent exister entre les divers groupes de nationalités dans Paris en matière de localisation et de structures démographiques.
Les deux nationalités ibériques n'ont pas connu la même évolution entre 1975 et 1982 : les effectifs des Espagnols, qui étaient la première nationalité étrangère à Paris en 1975 (54 000 personnes), ont fortement régressé depuis (- 19 000 personnes); en revanche, les Portugais, passant de 43 000 à 53 000 personnes, sont devenus en 1982 la nationalité la plus représentée à Paris, à égalité avec les Algériens.
Mais si leur évolution numérique est différente, les deux nationalités gardent le même type de localisation : elles habitent toutes deux les quartiers du centre-ouest et de l'ouest de la capitale, occupant à peu près les mêmes logements et remplissant des emplois identiques. Il est même possible de parler de substitution entre Espagnols et Portugais dans la mesure où ces derniers, plus jeunes, tendent à remplacer progressivement les Espagnols, qui appartiennent à une immigration plus ancienne.
Espagnoles et Portugaises occupent les loges ou les chambres de service, qui sont nombreuses dans les beaux quartiers, et remplissent les fonctions de concierges, de gardiennes ou de femmes de ménage; leurs maris sont le plus souvent ouvriers et travaillent en général en banlieue. La concentration des Ibériques à l'ouest de Paris (XVIe, VIIIe, Ier) est nettement perceptible dans la vie quotidienne, mais a peu marqué le paysage urbain malgré l'implantation d'institutions et de services fréquentés par les Espagnols et les Portugais de l'ensemble de l'agglomération (consulats, banques, agences de voyage, églises ou chapelles, centres culturels, etc.).
La population maghrébine a connu pour sa part une forte progression entre 1975 et 1982 : elle est passée de 91 000 à 107 000 personnes (+ 17,6 %). Les Algériens, avec 53 000 ressortissants (+ 10 %), sont devenus la première nationalité étrangère de Paris (ex-aequo), les Tunisiens comptent en 1982 : 29 000 personnes (+ 16 %) et les Marocains ont vu leurs effectifs augmenter très fortement (ils sont 24 000 en 1982 contre 17 000 en 1975, + 42 %).
Ces trois nationalités présentent des localisations relativement similaires et se concentrent essentiellement dans le centre-est et le nord-est de la capitale, où leur part dans la population totale dépasse souvent 10 %. On peut cependant relever de légères différences entre les trois nationalités du Maghreb : les Algériens ont une localisation essentiellement périphérique. Les Marocains dont l'arrivée est beaucoup plus récente ont des comportements résidentiels proches de ceux des Algériens. En revanche, les Tunisiens apparaissent comme une nationalité à la localisation beaucoup plus centrale. Ils sont nettement regroupés dans les quartiers situés au nord du centre historique (Sentier, nord du Marais, Faubourg-Montmartre), où se sont développées leurs activités parmi lesquelles prédominent l'industrie de l'habillement (prêt-à-porter), le commerce alimentaire et la restauration.
Dans les quartiers où l'implantation maghrébine est la plus ancienne et où elle est restée la plus forte, tels que la Goutte-d'Or, la Chapelle ou Belleville, se sont installés des commerces et des équipements que fréquentent les Maghrébins de toute l'agglomération. De ce fait, ces quartiers qui servent de lieu de rencontre apparaissent très fortement marqués par la présence maghrébine, aussi bien dans le paysage urbain que dans la vie quotidienne.
Localisation : Paris, France
Date : 1987
Auteur :
Yvan Chauvire
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Ayant droit :
Département de géographie de l'Université Laval
Catégorie : Divers
Numéro : 81103
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